À la découverte du patrimoine - Guingamp

La construction de la Basilique débute avec le XIIe siècle et s’achève au XVIe siècle avec des parties romanes, gothiques et renaissance. Les quatre grands arcs en plein cintre de la croisée, vestiges du premier édifice roman, témoignent de l’importance de ce sanctuaire. Au XIIIe – XIVe siècle, une église gothique comprenant deux tours à l’ouest, une nef flanquée sur toute sa longueur de deux bas-côtés et quatre arcades en plein cintre, surmontée d’une tour carrée supportant une flèche polygonale est édifiée et révèle des influences normandes et anglaises. Le duc Charles de Blois y finance plusieurs travaux. Inhumé à Guingamp, les miracles se multiplient sur son tombeau et pendant un siècle, on accourt de tout le royaume de France à Guingamp. En 1535, la partie sud ouest s’étant effondrée, elle est reconstruite dans un style nouveau avec une riche et originale décoration renaissance. En 1650, un grand pèlerinage régional s’organise autour de l’église Notre-Dame et de la Vierge Marie. Ce pardon perdure toujours chaque premier weekend de juillet. C’est la façade sud qui donne la meilleure idée de la complexité architecturale de l’édifice.

Cette chapelle figure parmi les plus anciens témoignages architecturaux de Guingamp. Attestée dès le XIIe siècle, elle conserve d’importants vestiges de l’époque romane. Elle a été utilisée comme poste de défense avancé de la ville.

En 1654, les Ursulines fondent une école pour jeunes filles. La chapelle dédiée à Saint-Joseph est la première façade renaissance de monastère féminin à Guingamp. Après l’expulsion des religieuses à la Révolution, le site accueille successivement la caserne Saint-Joseph, un dépôt de remonte, la caserne des pompiers, le centre technique municipal et, désormais, une caserne de gendarmerie. Le monastère accueille les services de Guingamp Paimpol Agglomération.

Appelées en 1676 par la municipalité pour prendre en charge l’hôtel-Dieu, les Augustines font construire d’abord un hospice puis un monastère. Construit avec les pierres provenant de la démolition du château de Pierre II, l’édifice est achevé en 1709. En 1833, commencent les travaux d’un nouvel Hospice complété en 1876 d’un hôpital militaire. En 1912, la municipalité rachète l’ensemble immobilier et transforme les jardins en jardin public dôté d’un très beau kiosque à musique. L’hôtel de ville y est installé depuis 1970. La chapelle renaissance abrite une magnifique salle d’exposition.

La formation du modèle des hôtels particuliers de Guingamp s’inspire dès 1350 du triforium gothique de la nef de la basilique. Un atelier de charpentiers développe ce concept original dont le plus ancien modèle construit vers 1450 est sans doute le numéro 39 de la rue Edouard-Ollivro. Les plus beaux hôtels en pan de bois classés au titre des monuments historiques sont les 31 rue Edouard-Ollivro (pâtisserie) et 48 place du Centre (magasin de chaussures). Les constructions en pan de bois s’achèvent vers 1580 pour laisser place à la construction d’immeubles à façade en pierre.

Dès le XVIIe siècle s’élèvent les premières maisons de granit ocré. Plusieurs hôtels montrent ce changement de conception : celui dit de la « Duchesse Anne » est un éclatant témoignage de l’évolution vers les nouveaux décors issus de l’antiquité gréco romaine. Les façades s’ornent de petites niches et lucarnes encadrées de jolies volutes, de magnifiques portes sculptées s’ouvrent sur les escaliers en pierre. Au cours du XVIIIe siècle, les carrières de granit ocré s’épuisent et on utilise du granit gris.

De 1750 à 1840, la ville engage un ambitieux plan d’urbanisme : démolition des vieilles halles, rénovation de la fontaine, construction du tribunal et aménagement de promenades comme l’actuelle place du Centre dessinée en forme de médaillon Louis XV. L’arrivée du chemin de fer crée un nouveau quartier à proximité de la gare. On y construit d’opulentes maisons de granit et de belles villas à l’architecture composite. Au début du XXe siècle, on utilise de nouvelles techniques notamment sous l’influence d’un architecte guingampais Georges-Robert Lefort. On trouve également de nombreux bâtiments témoins de l’architecture régionaliste très présente en Bretagne entre les deux guerres.

Dès le XVe siècle, Guingamp est doté d’un service d’eau municipal. Les eaux descendent de Montbareil jusqu’au centre-ville par un aqueduc. D’abord installée dans le bas de la place du Centre, la fontaine est déplacée à la fin du XVIe siècle au sommet de la place. En 1645, elle est rénovée entièrement. Composée de trois bassins en granit et en plomb, ornée d’animaux et personnages mythiques, elle rappelle les triples fontaines celtiques ; la statue qui la domine représente le culte de la vierge.

Première prison de conception humaniste, la prison de Guingamp est un événement majeur de l’histoire de l’architecture carcérale. Achevée en 1840, juste après le rapport d’Alexis de Tocqueville sur les prisons américaines, elle obéit aux deux systèmes d’enfermement privatif de liberté imaginés par les philosophes du XVIIIe siècle : isolement partiel en cellule et isolement total en cellule individuelle. Récemment restaurée, elle accueille aujourd’hui le centre d’art GwinZegal. La prison vous propose également de découvrir les histoires des hommes et des femmes qui l’ont habité.

L’histoire d’En Avant de Guingamp commence dans la cour de récréation d’une école républicaine en 1912. Henri Deschamps, directeur de l’école primaire des garçons de Guingamp, défenseur des valeurs de la laïcité et de l’école publique, crée une association sportive où l’on pratique athlétisme, gymnastique et football. Il lui donne le nom d’En Avant de Guingamp (EAG). Après la Première Guerre mondiale, l’association En Avant de Guingamp donne naissance au club de foot. Tout comme son président André Lorgeré, maire de Guingamp, député radical-socialiste et même ministre quelques mois en 1934, le club En Avant de Guingamp passe du local au national : 1ère puis 2ème division de district, division d’honneur et promotion d’honneur… Pendant la Seconde Guerre mondiale, EAG prend des couleurs ouvrières avec le soutien des usines de métallurgie Tanvez. Les années 60 sont difficiles pour le club mais dès les années 70, sous la présidence de Noël Le Graët, le club connait une belle ascension. En 1973, pour la coupe de France, le club élimine quatre clubs de Division 2… Le club atteint ensuite lui-même la D2 puis la D1 (Ligue 1 actuelle). Des noms prestigieux de joueurs sont attachés au club : Guivarc’h, Gravelaine, Drogba, Malouda… ainsi que deux victoires en coupe de France en 2009 et 2014, finales 100% bretonnes face à Rennes.

Ville majeure du Trégor, l’un des neufs pays de Bretagne, Guingamp est au cœur d’un pays bretonnant et a su faire de cette culture bretonne un atout qui permet de renforcer le lien social et la qualité de vie. Forte de ses Bagad, cercle celtique, centre culturel breton, école Diwan et formations en breton, Guingamp célèbre chaque année, en août, la culture celte avec le festival de la danse bretonne et de la Saint-Loup qui accueille des milliers de personnes autour de 2 500 sonneurs, artistes, danseurs venus de tout le monde celtique (gallois, écossais, irlandais, asturiens, galiciens…).