L'éducation populaire à Oullins 1850-1950

Ecole maternelle du centre ou école maternelle rue Raspail Ouverte en 1896, elle est désaffectée en 1995 après la construction de l'école Jean de la Fontaine. En 1998, ses locaux sont transformés pour permettre une extension de la mairie.

A la faveur de la loi 1901 qui marque la séparation de l'Eglise et de l'Etat, des associations se développent à Oullins dans le but de prendre en charge la formation artistique, sportive et, à cette époque, morale de la population. Le Patronage scolaire laïque d'Oullins ou P.L.O. est une association fondée en 1912 dans une optique laïque et républicaine, pour lutter "contre les patronages catholiques de la localité" (M. Nicod) et "pour mener à bien des tâches d'éducation morale, artistique et physique de la jeunesse laïque". Dans les premières années, l'association s'occupe de plus de 500 jeunes. Les trois premières activités sont : la musique (clique), le jeu de boule (1917) et le basket (1929). L'encadrement est essentiellement composé d'enseignants. Le château de la Bussière est mis à disposition de l'association par son propriétaire pour les activités musicales. Depuis 1913, le P.L.O. est installé rue Diderot.

Propriété personnelle des archevêques de Lyon, le "château d'Oullins", devient leur résidence d'été au milieu du 18e siècle et fut parfois appelé "l'Archevêché" (les Gadagne en furent propriétaires au 16e siècle). Des invités de marque y séjournèrent comme d'Alembert, Natoire... C’est à cette époque que Jacques-Germain Soufflot, grand architecte néo-classique, fait des transformations importantes. On lui doit notamment la modification de la façade à laquelle il ajoute deux ailes et un fronton triangulaire, l'aménagement de la cour et de l'escalier d'honneur, le parc avec ses terrasses et ses jets d’eau. En 1790, la propriété est achetée par Louis Tolozan de Montfort, le dernier prévôt des marchands de Lyon (le maire de Lyon). À partir de 1835, le bâtiment est transformé en école et devient, en 1853, le collège Saint-Thomas d’Aquin dont la direction est assurée par des dominicains et du Père Lacordaire. Il devient l'un des premiers collèges libres de France. La chapelle, visible au N°70 de la rue du Perron, est construite à cette époque selon les plans de l’architecte Pierre Bossan, auteur également des plans de la basilique de Fourvière. Elle est décorée par le peintre Paul Borel, et est classée au titre des monuments historiques en 1978. Lors des premières lois laïques de 1880, l'école est vendue à la société anonyme de l'Ecole Saint-Thomas d'Aquin, composée d'anciens élèves. Entre 1942 et 1944, le Révérend Père Mayrand, directeur, cacha dans ces lieux et sauva plusieurs dizaines d'enfants juifs. A partir de 1961, l'établissement signe un contrat d'association avec l'Etat.

Ce bâtiment de style Art déco a été conçu par l'architecte André Teissier. Les premiers élèves intègrent les lieux en octobre 1934. Cet établissement comporte alors 4 classes de garçons, 4 classes de filles et 1 classe de maternelle, pour un total de 420 élèves. En 1985, les façades sont mises en couleur par l’artiste Claude Cognet. En 2007, une réfection des façades et une mise en lumière est réalisée par la Ville afin de redonner le cachet d'origine à ce bâtiment et le mettre en valeur.

Avant 1830, l’école communale est payante et peu fréquentée. A partir de cette date, la commune prend en charge les salaires des instituteurs religieux, et, plus tard, octroie des bourses aux élèves pauvres méritants. En 1867 est mis en place un Conseil de Surveillance des écoles, composé du maire, du curé et de quatre notables. En 1870, les rapports se dégradent entre la Mairie et le Clergé. En 1873, le paiement des Frères est suspendu. En 1880, un arrêté préfectoral supprime l’école des Frères d’Oullins. Elle continue d’exister sous le nom d’Ecole Libre. Un legs permet d’édifier le bâtiment de la rue Fleury en 1883 (école de filles) et celui de la rue Marceau en 1894 (école de garçons). En 1906, Mr Daniel Duver vient à Oullins en tant qu’instituteur. Il est nommé directeur de l’école rue Marceau en 1917 et le reste jusqu’en 1954. En 1970, à la rentrée de septembre, les écoles privées de garçons et de filles sont regroupées en une seule école mixte qui prend le nom d’Ecole Privée mixte, et Groupe Scolaire Fleury-Marceau.

En 1920, différents syndicats (métallurgie, cuirs et peaux, chemin de fer…) construisent ici une "Maison du Peuple" afin d’abriter des cours, conférences, fêtes, des réunions syndicales, etc. Les associations les utilisaient souvent pour des bals, des banquets… Elle servit quelques années de Bourse du travail, puis, en 1943, elle devint salle des fêtes municipale. En 1982 la Ville transforme le bâtiment en théâtre. Dès les années 1990, le théâtre de la Renaissance défend un projet artistique qui se fonde sur la rencontre du théâtre et de la musique, ce qui lui vaut un conventionnement avec la Région Rhône-Alpes et avec l’Etat. Une rénovation est entreprise en 1998 en raison de son développement : sont construits une galerie et un hall d’accueil s’ouvrant sur la rue. Un agrandissement est à nouveau effectué en 2016 améliorant ainsi la convivialité du hall d’accueil.

La lecture publique à Oullins est une histoire ancienne. La première bibliothèque populaire est créée par Arlès-Dufour en 1868 ! Son ouverture le dimanche et la présence d'ouvrages "immoraux" comme les romans de Geroge Sand et d'Eugène Sue provoquent l'opposition du curé de la ville. Elle s’installe dès 1871 à l’école Moreaud, rue de la République (actuel Espace Moreaud). Un siècle plus tard, la bibliothèque située rue Orsel dispose d'un fonds de 5 000 livres et 250 familles sont inscrites. Un changement majeur s'opère en 2010 avec la construction et l'ouverture de la Mémo. Ce bâtiment de 2 000 m2 a été conçu pour incarner l'ouverture sur le monde. Outre ses parois en verre qui permettent un dialogue visuel continu entre l'extérieur et l'intérieur de la médiathèque, les espaces intérieurs ont été conçus comme des lieux communicants et chaleureux. Aujourd'hui, le public a accès à près de 110 000 ressources (livres, revues, DVD...) mais aussi à des postes informatiques, des lecteurs MP3, des liseuses numériques. La Mémo est fortement ouverte sur la ville par l'organisation de nombreux événements et animations.

L’Oullinois Silvio Pantanella fut champion du monde de la boule lyonnaise en 1954 et 1955. Véritable star dans cette discipline, il a tout naturellement donné son nom au boulodrome municipal inauguré en 1999. Situé rue Louis Normand, cet équipement rappelle aussi l’important développement industriel de la ville à partir du milieu du 19e siècle. Le terrain sur lequel il est construit appartenait à un grand ensemble de tanneries installées à la Saulaie pour bénéficier de la proximité des voies de communication et des cours d’eau. Acheté en 1957 par les Galeries Barbès, vendu à la Courly en 1994 puis enfin racheté par la commune en 1996. Un bâtiment d’une superficie de 1491 m² fut conservé pour accueillir le boulodrome. Il comporte une aire de 8 jeux de boule ; 4 gradins, 2 promenoirs et différents locaux dont 2 vestiaires. L’aménagement d’un boulodrome montre la vitalité de ce sport devenu une véritable institution à Oullins au point d’être enseigné dans les écoles. Il a été porté par les nombreuses associations qui ont fleuri dans la ville après le vote de la loi 1901, et qui continuent à participer aujourd’hui à l’épanouissement de ses habitants.

Face à l’augmentation importante de la population dans le quartier « des fours à chaux et saulées » (la Saulaie), le Conseil municipal décide en 1882 la construction d’un groupe scolaire. Le 1er octobre 1888, l’école ouvre avec une classe maternelle, une classe de garçons et une classe de filles. La maternelle est située rue des Ecoles (qui deviendra en 1893 la rue Baudin), l’école des filles, rue Ramel (qui deviendra rue de la Convention). L’école de garçons, située rue des Saulées, est dirigée par Claude Moreaud jusqu’en 1893. En 1921, l’école est devenue trop petite. Les fondations des bâtiments existants ne peuvent supporter un étage supplémentaire et les cours n’ont pas une taille suffisante pour permettre l’extension au sol. La commune décide la construction d’un nouveau groupe scolaire à la Saulaie. Il est décidé que le groupe actuel des Saulaies (rue de la Convention) sera affecté uniquement à l’instruction des filles. En 1926, le départ des garçons pour l’école située rue Jean Jaurès libère des locaux qui permettent l’agrandissement de l’école de filles et de la maternelle. En 1934, des préaux sont construits. En 1992, à la suite du regroupement scolaire Jean Jaurès et Convention, seule demeure l’école maternelle. Une partie du bâtiment est occupée par le Centre Social de la Saulaie à partir de décembre 1992. L’école maternelle fait l’objet de travaux de réhabilitation et d’extension en 2004-2005. Le 16 septembre 2005, elle est inaugurée par Azouz Begag, ministre délégué à la promotion et à l’égalité des chances. Après la fermeture de l’école Jean Jaurès, les écoles maternelle et élémentaire de la Saulaie fusionnent avec une direction unique sous le nom d’école de la Saulaie.

Ce bâtiment est l'ancienne école Jean Jaurès, qui a été construite en 1926. A l'origine, il comprend 2 étages avec 8 classes et des logements de fonction des enseignants. En 1958, l'aménagement de logements dans les locaux des anciennes Tanneries Lyonnaises entraîne la construction de 2 classes supplémentaires, du fait de l'arrivée des familles. La disparition de plusieurs activités industrielles dont la fermeture des ateliers SNCF entrainent un déclin démographique dans ce quartier et donc du nombre d'enfants en âge d'être scolarisés. Le bâtiment est vendu en 2009. Depuis 2014, il accueille une résidence étudiante (13 colocations, dans des logements de type T4 à T7). En plus des travaux d'aménagement, l'école d'art mural EcohlCité, installée dans le parc Chabrières, réalise les fresques sur les façades de la résidence et également dans la cour intérieure.

Ce parc est une ancienne propriété bourgeoise ayant appartenu aux familles Peroussel et Loire au XVIIIe siècle. Au siècle suivant, François-Barthélémy Arlès-Dufour en fait l’acquisition. Humaniste et Saint-Simonien, cet homme d'affaires est à l'initiative du Canal de Suez avec son ami Barthélémy Prosper Enfantin dont vous trouvez la statue dans le parc (face à la salle des fêtes). À Oullins, il réalise de nombreux travaux de terrassement, installe la première passerelle sur l’Yzeron et fait construire la maison principale ainsi que les chalets, destinés à ses enfants. L’ensemble comprend également à l’époque une ferme, la Recouvrance, avec des terres agricoles. Le domaine de 12 hectares est vendu par la famille à la commune d’Oullins en 1929, qui le transforma pour moitié en parc public et cède le reste à la SNCF. Ecole primaire du Parc Chabrières Le 3 mars 1935, le conseil municipal décide la création de deux écoles de six classes dans le parc dont la commune a récemment fait l’acquisition. Ces cours ne sont pas des créations nouvelles : ils déménagent de l'école du Centre où ils étaient trop à l'étroit. Aujourd’hui le parc a une vocation culturelle affirmée et, dans ses différents bâtiments, il abrite des écoles de musique, une entreprise dédiée à l’art mural, une association de peintres en de même que la salle des fêtes. La Fête de l’iris et la Fête de la musique s’y déroulent chaque année. 3 entrées : par le 44 Grande rue, par la passerelle du boulevard Emile Zola et par la rue Lionel Terray

En 1908 est approuvé par le Conseil municipal un projet de construction d'un groupe scolaire au quartier de la Bussière comprenant une école primaire de garçons et une école primaire de filles de 3 classes chacune et une école maternelle de 2 classes. Le chantier dure deux ans, de 1910 à 1911. Dès les années 1930, des logements sont supprimés afin de créer de nouvelles classes. Les constructions de classes se succèdent ensuite à partir de la fin des années 1950, et un projet de restructuration et de mise en cohérence est initié en 2007 avec le lancement d’un concours d’architecture. C’est le dossier présenté par le cabinet d'architecture Chareyre et Pagnier qui est retenu en 2008. L’école, entièrement réhabilitée, est inaugurée en 2017.

Claude Marie Victor Moreaud (1866-1921) fut tout d’abord directeur des écoles de la Saulaie puis, en 1899, de l’établissement situé au 91, rue de la République. En 1898, il participa au lancement des cours du soirs pour adultes dans le cadre de la société d’enseignement professionnel du Rhône (SEPR) créée par François Barthélémy Arlès-Dufour. En 1900, il fonda le cours complémentaire pour garçons. En vue de favoriser l’instruction des enfants, il créa un atelier de travaux manuels, développa un jardin botanique et compléta le petit musée fondé par Arlès-Dufour (anatomie, animaux empaillés, coraux, instruments, minéraux …). On lui doit aussi une histoire de la commune et une monographie très complète sur les écoles du canton de Saint-Genis en 1914. Ses activités participèrent au développement et au rayonnement de l’école publique. Peu de temps après sa mort, l’école où il exerça prit son nom. Depuis 1998, le bâtiment s’appelle l’Espace Moreaud. Il abrite notamment le centre social, un pôle associatif, un accueil de petite enfance et participe, par sa mise en valeur, au renouveau de la qualité de vie sur la commune.