La Balade des Deux Vallées

En 2010, la Fondation Roi Baudouin a accordé le budget demandé pour la réalisation d’un projet au groupe très dynamique « Les Amis Réunis » de Petit-Hallet. Ce projet, intitulé « Petit-Hallet : village du Jeu » avait pour but de lutter contre la transformation insidieuse de Petit-Hallet en village-dortoir, qui conduit à l’individualisme et l’isolement ; il s’agissait de retrouver l’esprit du village d’antan en donnant un intérêt à se retrouver entre voisins autour d’activités sociales, culturelles et ludiques. Pour redynamiser la vie sociale du village, des « points jeux géants » ont été créés à différents endroits de Petit-Hallet. Vous en découvrez un sur cette « place communale », point de départ de notre balade.

Le sentier qui prolonge l’étroite rue Sous-les-Monts est certainement une des plus belles promenades qu’il est possible de faire à Hannut. En effet, la rue traverse d’abord de vastes prairies, au milieu desquelles s’écoule le ruisseau du Henri-Fontaine bordé de peupliers. Au niveau de la dernière maison, la rue se transforme en un agréable sentier. Celui-ci surplombe légèrement le ruisseau du Henri-Fontaine qui serpente dans les prés du côté gauche, tandis que le sentier s’allonge au pied d’une colline qui ne tarde pas à se couvrir d’arbres du côté droit. Plus loin, le sentier s’étire sous les branches des arbres de la colline, qui forment alors un petit bois, et l’ancien moulin de la Caïade fait son apparition au fond des prés. Le sentier continue alors en direction d’Orp-le-Petit où il longe le ruisseau et traverse l’endroit où est organisé chaque année au mois d’août le grand motocross de la Petite Gette.

Peu après l’endroit où le ruisseau de Wansin se jette dans le Henri-Fontaine se dressent les bâtiments datant de 1841 de l’ancien moulin de la Caïade, qui était un moulin à farine. La grande roue à aubes, située à l’arrière du moulin sur le bief du ruisseau, était animée par le bas par le courant de l’eau. Elle est généralement cachée par les arbustes situés au fond du pré qui longe la propriété. Pendant la Première Guerre mondiale, les moulins ne pouvaient tourner que suivant des horaires très précis. Le reste du temps, ils étaient plombés. Malgré cela, un des fils Rosillon parvenait à faire tourner clandestinement le moulin qui appartenait à ses parents.

Le site de production de Jandrain compte trois puits, un réservoir et une station de pompage. Les puits forés dans la nappe du crétacé de Hesbaye à 25 mètres de profondeur ont été réalisés respectivement en 1952, en 1957 et en 1976. Ils sont équipés chacun d’une pompe de 100 m3/h. En 1999, d’importants travaux d’aménagement du site de captage ont été entrepris afin d’éviter toute pollution des puits. Le réservoir de 500 m3 de capacité est constitué de 3 cuves, tandis que la station de pompage comporte 2 pompes de 100 m3/h et une de 80 m3/h refoulant l’eau vers le château d’eau de Hannut et vers la station de Forville (Fernelmont). L’eau captée sur ce site respecte les normes de potabilité wallonnes et européennes et ne demande aucun traitement, si ce n’est un chlorage obligatoire afin de détruire les bactéries, les germes vivants et les matières organiques qu’elle pourrait contenir. La station produit en moyenne 2 217 m3 d’eau par jour et dessert une douzaine de communes des environs, soit 25 000 habitants.

À l’arrière de la maison située au n° 15 sur la rue de la Drève, du côté droit, se trouvent les vestiges d’un ancien lieu d’extraction de la craie. Broyée, la craie est un produit d’amendement des cultures qui permet de rendre les sols moins acides. Cette ancienne carrière creusée dans le flanc de la colline a aussi servi autrefois de champignonnière. Les tunnels s’étendaient jusque sur une distance de 4 km, mais aujourd’hui seulement une galerie de 160 m, avec divers embranchements, reste encore accessible. C’est une propriété privée et sa visite peut être dangereuse à cause des possibilités d’éboulements. Une espèce rare de chauve-souris y a trouvé refuge.

L’église de Wansin est dédiée à Sainte Apolline, que l’on invoquait autrefois contre les maux de dents. Sa tour romane est bien antérieure à la construction de l’église : elle date du XIIe siècle et est entièrement construite en silex renforcé par des chaînes d’angle en calcaire. Elle a pu servir primitivement de donjon — la présence de meurtrières percées dans ses flancs renforce cette hypothèse. Le portail d’entrée ne fut percé qu’en 1735 ou en 1755, comme l’indique la date y figurant. Sur la tour, on aperçoit une plaque commémorative dédiée à Pierre Esnée, militaire français tué le 13 mai 1940 sur le toit d’une maison près de l’église, lors de la bataille de Hannut. Il était né à Belval (dans la Manche) le 28 mai 1909, était cultivateur de son métier, et brigadier du 11e Régiment de Dragons portés (RDP).

Depuis le chemin qui nous ramène vers Petit-Hallet, ne manquons pas d’admirer le panorama qui s’ouvre vers la vallée du Henri-Fontaine et le village de Petit-Hallet en contrebas.

Petit-Hallet fut longtemps une seigneurie foncière tenue par le chapitre de Saint-Lambert de Liège. Une église est déjà citée à cet endroit en 1139. L’église actuelle a été rebâtie en 1757/1758 en briques calcaires et silex. Elle a été restaurée en 1829, à la suite d’un violent tremblement de terre qui l’avait endommagée l’année précédente. De nombreuses ancres ont été placées pour renforcer la tour en 1865. L’église est accessible par un portail gravé d’un chronogramme (1757). Dans le mur d’enceinte, on remarque la présence de deux pierres tombales du XIXe siècle. Contre le chevet du chœur est apposée une croix en pierre datant du XVIIe siècle.

Après une première carrière comme photographe de presse, Xavier Meur s’est reconverti en 2004 comme artisan-glacier « à l’ancienne ». Pas d’enseigne ni de signe extérieur visible, seulement un panneau noir mentionnant son nom et son activité sur le mur de l’ancienne ferme qu’il habite aujourd’hui. Chaque semaine, Xavier Meur confectionne plus d’une cinquantaine de glaces différentes allant de la fraise poivrée et caramel beurre salé au mojito et la Chimay bleue. Pas de salon pour déguster votre glace, mais vous pouvez profiter du jardin sauvage à côté de la maison. Rue de la Fusion 11, 4280 Petit-Hallet +32 19/63. 34. 53 xaviermeur.be/

La construction du moulin encore visible de nos jours, connu sous le nom de « moulin Rassart », date de 1816. Une brique encastrée dans le mur porte cette date. C’était un moulin à farine, relativement petit et construit en pierres. Par la suite, il a été rehaussé à l’aide de briques. L’ancien moulin a été conservé dans l’état où il se trouvait en 1999. Le mécanisme du moulin est toujours présent à l’intérieur du bâtiment. La roue à augets située à l’extérieur est fortement dégradée et rouillée, et il ne coule plus d’eau dans le bief.

De style néogothique, la chapelle est rectangulaire, et construite en briques et calcaire. La porte en arc brisé est surmontée d’un oculus en pierre moulurée. Sous l’oculus, une pierre calcaire porte l’inscription « Dédié à Marie Immaculée par la famille Degive 1888 ».

La « ferme du château » est ainsi dénommée ainsi parce qu’elle appartenait à la famille Lefranc qui détint la Seigneurie de Petit-Hallet au XVIIIe siècle. Il s’agit d’un quadrilatère en briques, calcaire, tuffeau et silex qui fut élevé aux XVIIIe et XIXe siècles. Le portail d’entrée en pierre peinte comme les murs voisins comprend un arc en plein cintre ; il daterait de la 1re moitié du XVIIIe siècle. Le porche est surmonté d’une tour-colombier en briques. La ferme se compose d’un corps de logis en briques avec encadrements en pierre, et de plusieurs dépendances. Le nouveau propriétaire l’a transformée en lieu de standing pour des cavaliers professionnels de haut niveau : c’est le « haras de Petit-Hallet ». Des appartements de standing, un gîte avec piscine, une salle de fitness et même un bistrot-restaurant devraient bientôt y être aménagés.