HIIS, UN VILLAGE A LA LIMITE, AU GRÉ DE L'ADOUR

Quelques kilomètres et voilà que le paysage s'est totalement transformé ! L'Adour de montagne et l'Adour de plaine, si différents, ne sont pourtant que les adaptations naturelles d'un seul et même cours d'eau à son environnement. Le bassin versant est cette vaste zone qui rassemble toutes les eaux qui s'écoulent naturellement vers une même rivière. L'Adour de montagne et l'Adour de plaine appartiennent donc à un seul et même ensemble : le bassin versant de l'Adour. Située sur le versant nord des Pyrénées, cette zone est caractérisée par des précipitations importantes, concentrées en montagne en hiver et sur le piémont au printemps (période où les crues sont les plus fréquentes car à ces pluies importantes viennent s'ajouter les eaux de la fonte des neiges). D'une longueur totale d'environ 310 km, l'Adour est avant tout un fleuve de plaine. Depuis ses sources, entre le massif de l'Arbizon, le Montaigu et le Pic du Midi, à plus de 2000 mètres d'altitude, il lui faut en effet moins de 70 kilomètres pour atteindre la plaine. Sur le bassin versant du Haut Adour, l'occupation des sols se partage entre de vastes zones forestières et une majorité de prairies. Comment des paysages façonnés par un même élément, l'eau, peuvent-ils être si différents ? Le Haut Adour présente des paysages variés : à mesure que les reliefs escarpés des sommets pyrénéens s'adoucissent, le torrent devient rivière, un nouvel environnement se crée... L'altitude , le climat, la pente, la nature des roches... de multiples facteurs interfèrent pour créer la diversité de nos paysages et délimiter les différents milieux de la rivière. Dès l'arrivée sur Bagnères-de-Bigorre, la paysage de la vallée se modifie : la rivière a désormais quitté le secteur montagnard pour rejoindre le piémont. Les eaux fraîches et rapides de la rivière s'assagissent et de nouveaux milieux apparaisssent : méandres, îlots, bras abandonnés... Autour de la rivière, la vie, qui se faisait jusqu'alors discrète, reprend peu à peu ses droits. Faune et flore, plus abondantes, peuplent ces zones de refuge et de reproduction, dont la richesse écologique est aujourd'hui préservée. Sur la vallée du Haut Adour, cette protection est assurée grâce à la mise en place de différents classements, instaurés dans les années 1990 : Arrêté de Protection de Biotope, Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique, Zones Vertes, Site Natura 2000...

L'Arrivée sur la plaine marque une nouvelle empreinte de l'homme sur le milieu naturel. L'Adour et sa large vallée offrent ici les conditions idéales du développement de ses activités. La présence de l'eau a toujours été déterminante dans l'implantation des villages. Aujourd'hui, Hiis et de nombreux autres bourgs se succèdent, le long de la plaine de l'Adour, entre les vastes champs de maïs. Ainsi plusieurs captages, situés sur le territoire de la commune de Hiis, puisent dans la nappe alluviale de l'Adour pour subvenir aux besoins d'une population en constante augmentation. En dehors de la zone de montagne, la culture est présente partout ! Mais c'est principalement dans la plaine qu'elle a trouvé les meilleures conditions : un sol alluvionnaire fertile et une nappe peu profonde, propices à une culture irriguée. L'aplanissement des reliefs, la fertilité des alluvions de la plaine, mais aussi et surtout la disponibilité de la ressource en eau, ont permis le développement rapide d'une agriculture irriguée. Les contrastes entre plaine et montagne s'observent donc autant sur les milieux naturels que sur l'occupation humaine ! Mais ce n'est pas tout ! Pêche, tourisme vert, sport d'eaux vives, thermalisme... l'eau est une des premières sources de richesse de notre région +d'info : Au gré de l'Adour, 12 promenades

L'eau est une ressource indispensable à tous les êtres vivants... et la forêt ne fait pas exception ! L'eau se condense dans les nuages puis tombe sur la terre sous forme de précipitations. Elle ruisselle ensuite à la surface du sol. C'est ici qu'intervient le rôle de la forêt : les racines des arbres et des autres végétaux vont absorber une partie de cette eau pour leur propre subsistance. Le réseau qu'elles ont constitué va également protéger les sols contre l'érosion due au ruissellement de surface. L'eau non absorbée ira alimenter les rivières ou s'infiltrera dans le sous-sol pour atteindre les nappes souterraines. Sur la surface de notre peau, des millions de pores, nous permettent de transpirer. L'arbre fonctionne comme nous ! Ses feuilles, percées de minuscules orifices, éliminent l'eau et la vapeur d'eau en excès. Et plus il fait chaud, plus l'arbre transpire, c'est d'ailleurs ce qui explique l'humidité et la fraîcheur des forêts en été. Après le coucher du soleil, cette évapotranspiration se ralentit mais les racines de l'arbre continuent à fonctionner, l'évacuation de l'eau doit donc se poursuivre. Ce sont alors d'autres orifices, situés aux extrémités des nervures des feuilles, qui vont prendre le relais : au petit matin, les gouttelettes observées sur le feuillage témoignent de leur long travail nocturne !

La vallée étroite et encaissée des montagnes pyrénéennes, où les eaux du torrent dévalent la pente à grande vitesse laisse désormais la place à une large plaine où le fleuve suit son cours, lent et sinueux. Avant de redescendre sur Montgaillard, prenez le temps de regarder le paysage : la montagne se trouve désormais devant vous, imposante et massive. Elle surplombe les villages bigourdans du fond de la vallée... Chaque cours d'eau voit sa pente décroître progressivement depuis la source située en altitude jusqu'au niveau de la mer. Cette courbe appelée profil d'équilibre est propre à chaque cours d'eau, selon la nature géologique des sols qu'il traverse, le climat auquel il est soumis et la végétation qui le borde. Le torrent s'engouffre d'abord dans des gorges encaissées aux pentes raides. Puis au fil des kilomètres, le cours d'eau emprunte des versants moins abrupts. Ses eaux s'assagissent lorsqu'il atteint le piémont. Désormais, la rivière a davantage de place pour s'exprimer suivant une mobilité latérale active dans une plaine d'inondation. + d'info : Au gré de l'Adour 12 promenades dans les villages du Haut Adour