POËT-SIGILLAT - Sentier de la Pause

Perché sur son éperon rocheux à quelques 780 m d’altitude, le village du Poët-Sigillat est le plus élevé de la vallée de l’Ennuye. Il offre depuis ses alentours un remarquable panorama portant jusqu’au Mont-Ventoux. La structure du village, sans fortification mais dont les maisons hautes et jointives faisaient office de remparts, prolonge la silhouette élancée du Devès sur lequel le Poët-Sigillat est bâti.

Le long de cette crête vous pouvez voir une longue langue de pierres empilées. Il s’agit d’un clapier : un amas de pierres créé par l'Homme alors que ces terres étaient encore utilisées comme pâtures et cultures. Les paysans épierraient leurs parcelles situées sur ce serre (colline de forme allongée) pour en rendre le travail de la terre plus aisé et plus rentable. Ces clapiers permettaient aussi de délimiter les propriétés. Le terme "clapas" désigne quant à lui un tas de pierres plus grossier.

Visibles depuis la crête, de l'autre côté du vallon de la Pause, les champs de lavandins s'étendent sur le versant adret de la vallée. Jusqu'à 600 m d'altitude, c'est principalement le lavandin qui est cultivé, croisement de la Lavande Aspic (Lavandula latifolia) que l'on trouve dans les vallées et de la lavande fine qui ne pousse qu'en altitude. Il pousse en large plants homogènes, avec une fleur sur chaque brin. Sa culture sert principalement à la production d'huile essentielle ou d'hydrolats.

Cette partie du ravin de la Pause est composée d’un feuilleté de strates calcaires et marneuses que le petit cours d’eau a mis à jour à force d’érosion. Formées il y a 113 millions d’années, ces couches sédimentaires se retrouvent aujourd’hui perchées à quelques 580 m d’altitude par les plissements de formation de l’arc alpin. Les couches calcaires étant plus résistantes à l’érosion que les couches de marnes, c’est donc logiquement qu’une strate calcaire coiffe le sommet de cette ravine.

Le mot « Poët », qui vient du latin Podium, est souvent associé aux villages situés sur des promontoires rocheux, comme c’est le cas ici pour le Poët-Sigillat sur sa pointe de calcaire, mais aussi pour les trois autres « Poët » que compte le département de la Drôme, dont le Poët-en-Percip, à quelques kilomètres plus au sud.

Le village du Poët-Sigillat compte deux édifices religieux : l’église paroissiale Saint-Martin, que l’on peut visiter, et la chapelle Saint-Bernard. Bien que cette chapelle du XVIIe s. soit aujourd’hui privée, on peut en admirer le clocher, que ses bâtisseurs ont juché sur un portail d'entrée du vieux village en 1666. Autre particularité de cet édifice : la cloche qu’il abrite appartient aux habitants du Poët-Sigillat, tandis que les murs en sont aujourd’hui propriété d’un particulier.