SIGNES - Les Aiguilles de Valbelle

Plusieurs anciens grands bâtiments jalonnent ce secteur. Les noms de lieux en témoignent : le Grand Jas, le Jas de Laure... En provençal, le mot Jas signifie Bergerie. La Bergerie de Siou Blanc, celle de Valbelle ou celle de la Lucrèce (hors itinéraire) nous rappellent que la région était autrefois parcourue par les troupeaux de brebis et de chèvres et que la forêt était moins étendue qu’aujourd’hui.

Siou Blanc est un excellent exemple de massif karstique : reliefs issus de la dissolution du calcaire par les eaux de pluie et de ruissellement. D’où l’existence d’avens (gouffres ou abîmes, en occitan) qui donnent accès à des réseaux souterrains, très riches en eau. Le plateau de Siou Blanc et ses innombrables anfractuosités fonctionne comme un immense « château d’eau » qui alimente le Gapeau et les sources de la région toulonnaise. Des nombreux avens sont visibles aux alentours de la bergerie.

Chemin faisant, on traverse tantôt des boisements de chênes verts sur les versants les plus secs et ensoleillés, tantôt des forêts de chênes pubescents ou de chênes blancs dans les zones d’ubac et les fonds de vallons, plus ombragés et humides. Ces arbres ont longtemps été utilisés comme matière première pour fabriquer du charbon de bois. Plusieurs générations de charbonniers, souvent d’origine piémontaise, se sont succédées en ces lieux pour y accomplir cette « magique transformation ».

Plusieurs stèles et mémoriaux nous rappellent que le Plateau de Siou Blanc et notamment sa Bergerie, jouèrent un rôle important sous l’occupation allemande et lors de la libération de la France en 1944. Les Forces françaises de l’intérieur - FFI - de Toulon choisirent ce site pour créer le Maquis de Siou Blanc-Valbelle où plus de 400 hommes prirent part aux actions de résistance. Le 6 juin 1944, dix jeunes maquisards furent arrêtés et fusillés par l’armée allemande.

Cet arbuste aux feuilles ovales donne au printemps de belles fleurs en clochettes blanches et en été des fruits ronds verdâtres de la taille d’une noisette. Son tronc produit une gomme-résine, le benjoin, utilisé comme encens et contre les affections des voies respiratoires. Originaire d’Asie du Sud-Est, on ne le trouve en France que dans ce secteur et le long de la vallée du Gapeau. Son arrivée dans la région reste encore à ce jour un mystère !

Surgissant au creux d’un vallon, ces pitons rocheux sont de véritables curiosités géologiques. Issues de calcaires dolomitiques du Jurassique inférieur, ces roches contiennent des carbonates de calcium et du magnésium. Leur formation s’explique ainsi : une fois le calcium dissout et emporté par les eaux de pluie, reste le magnésium dont l’érosion crée des reliefs « ruiniformes » : aiguilles, tourelles, arches, etc. Avec un peu d’imagination, on pourra même y voir des formes animales…