Après la Première Guerre mondiale, la France lance un programme de sculpture important afin de commémorer les soldats morts pour la patrie. Chaque commune privilégie les sculpteurs locaux. C'est donc à Jean-Antoine Injalbert que la ville de Béziers fait appel, en 1920, pour la réalisation de son monument aux morts. Le sculpteur est associé à son ami, l'architecte Victor Dalou, qui propose l'escalier monumental couronné par la sculpture.
Injalbert réalise huit monuments aux morts pour le sud de la France (Boujan sur Orb, Lamalou-les-bains, Laurens...). Celui de Béziers est le plus complexe : de forme pyramidale, il présente en soubassement deux groupes de pierre d'un côté, deux femmes pleurent le soldat mourant et de l'autre côté, le soldat victorieux foule du pied l'aigle, symbole de l'ennemi. Marquant le sommet de la pyramide, Niké, victoire grecque, déploie ses ailes.
Alors que la Ville s'apprête à lui commander l'oeuvre, Injalbert qui a quatre vingts ans confie : "Si on me désigne pour faire ce monument, je mettrai dans sa réalisation tout ce que ma longue carrière m'a donné d'expérience dans mon art, tout ce qu'il peut y avoir encore en moi de pensée et de vie, toute l'ardeur de mon coeur toujours jeune, toujours vibrant pour ma ville natale."