Visite de ville - Riscle

La rue de la Carderie tire son nom de l'activité artisanale que l'on y exerçait, le moulin privé, situé plus loin, est utilisé au XVIème s pour carder la laine. On y trouve le principal accessoire pour les activités artisanales de la ville de Riscle : le foulon. C'est un grand tonneau en bois de chêne, d'environ 3m de diamètre, capable de tourner sur un axe horizontal. L'eau du canal y est introduite pour le tannage des peaux.

L'exiguïté de la ruelle, comme son nom l'indique « passage étroit », confirmerait son existence au Moyen-Age. A cette époque, le Rieutort (petit ruisseau) ainsi que le canal circulent toujours en surface. Aujourd'hui, ils passent en partie sous les habitations.

La rue Sainte-Marie est autrefois la rue principale de Riscle. Vous êtes maintenant à l'intérieur des remparts de la Cité. Dans cette rue se trouvent, au XVIème s, le presbytère et l'école. Il s’agit du cœur de la cité médiévale : on peut l'imaginer grouillante de vie et d'animation. On y trouve, en effet, les tanneries et les teintureries. Au bout de la rue Sainte-Marie, tournez à droite dans l'avenue de l'Adour. Sur le trottoir de gauche : la rue des remparts. Comme son nom l’indique, il s’agit de l'emplacement exact des anciennes fortifications.

L'ordre de Sainte-Marie de la Merci voit le jour en Espagne au XIIème s. Les frères à la robe blanche et au manteau noir, portent une croix sur la poitrine et une ceinture de corde à trois gros nœuds, symboles de leur mission : délier les liens des prisonniers. Ils se consacrent notamment au rachat des esclaves chrétiens, se donnant même en gage s'il le faut, pour ceux qu'ils ne parviennent à racheter autrement. Très vite, ces pères sont victimes d'agressions et certains partent s'installer dans les pays voisins. Ainsi, en 1235, les pères de la Merci originaires de Pampelune s'installent à Riscle et entreprennent la construction en trois ans de ce couvent dans les vieux quartiers. Les pères de la Merci occupent leur temps en prières et entretien de leurs terres. Leur règle est très austère mais ils ne sont pas pour autant « cloîtrés ». De temps à autre, ils assurent la prédication en remplacement des prêtres absents. Ils se passionnent aussi pour l'enseignement du Latin et de la Théologie aux jeunes enfants se destinant à la vie religieuse. Enfin, comme bien d'autres ordres, ils offrent le gîte et le couvert aux étrangers qui le demandent.

Ainsi nommée jusqu'au milieu du siècle dernier, c'est ici que se déroulait la très prisée vente de volailles de Riscle, qui attirait les habitants du territoire.

Le canal est creusé sur ordre des seigneurs de Rochenoire, habitants du château de Saint-Martin d'Armagnac, en 1560. Ce canal a alors pour vocation de faire fonctionner le moulin et le lavoir, ainsi que d'approvisionner les habitants en eau. Associées à celles du Rieutort, ses eaux viennent combler les fossés et protègent ainsi la cité des attaques extérieures. En face, le canal s'écoule sous le moulin dont seulement la partie basse est d'origine (XVème s). Celui-ci est installé à l'intérieur des fortifications. A ce propos, l’avoine et le blé se faisaient sécher sur les voûtes de l'église.

Lorsque vous sortez de la pousterle (petite ruelle étroite médiévale), vous arrivez sur la place qui constitue le centre de la ville fortifiée. A gauche, l'emplacement de l'ancien château détruit au siècle dernier, il n'en reste que le pilier à l'angle de la maison n° 11 de la rue du château. Il s’agit de la base du portique du château comtal, victime de l'érosion du temps. Les comtes et les ducs d'Armagnac s'y rendent pour administrer les affaires de la région.

9 Eglise Saint-Pierre L’église Saint-Pierre de Riscle, classée MH depuis 1974 se situe sur un plateau dominant la ville actuelle. Sa position stratégique en hauteur lui confère protection contre les crues de l'Adour et les potentiels envahisseurs. En effet, au Moyen-Age, l'église en plus d’être un lieu dédié au culte et au rassemblement, a comme autre rôle essentiel la protection des habitants. On trouve mention d’une église primitive dès le IIème s. sur un registre du chapitre d'Auch. Au XIIème s, cette construction est remplacée par un bâti, plus vaste et plus fort : son clocher à base conique rappelle les églises primitives de style roman tandis que sa façade ouest et son ogive, le style gothique. Ceci permet d'affirmer que son style marque donc la transition entre l'art roman et l'art gothique. Au Moyen Âge, c’est une véritable forteresse, avec d'épaisses murailles percées de meurtrières et avec pour seules ouvertures, les deux portes d'entrée, la porte extérieure et les fenêtres de la sacristie et du clocheton. Ainsi, l'édifice à vocation religieuse autant que militaire, comporte des oubliettes situées dans les murs de soutènement du grand escalier qui conduit au porche. En 1579, le chevalier protestant Montgomery entreprend de détruire l'église. Heureusement, les habitants prévoyants l’ont renforcé et seule la toiture est endommagée mais très vite réparée.

En bas de la ruelle, au n°2, l'ancien cachot montre l'aspect défensif de l'église. Le mur de gauche est un vestige de l'ancien rempart intérieur protégeant le Castelnau. En bas de la ruelle, tournez à gauche.

A l'intersection de la place et de la rue du centre se trouve, au XVème s, l'une des portes de la Cité : la Porte du Bordalat. La halle de Riscle est située à l'emplacement exact de l'ancien Hôpital Saint-Jean. En 1461, un édit du roi Louis XI ordonne la construction, dans toute bourgade du royaume, d'un hôpital ou d'une maison hospitalière pour recevoir les pèlerins, les voyageurs et les malades. A Riscle, on s'adresse aux religieux de Saint-Jean pour en assurer le fonctionnement. Cet ordre, issu des croisades et fondé à Jérusalem au XIème siècle porte le nom des Hospitaliers de Saint-Jean. Après la Révolution, ils prennent le nom des Chevaliers de Malte. Ces religieux obéissent à une règle précise ainsi qu'à un chef suprême, le grand prieur, étaient divisés en commanderies, prieurés et bailliages. Ils donnent l'hospitalité aux malades et reçoivent les pèlerins de passage. En 1682, une épidémie de peste noire décime Riscle. Les Chevaliers se mettent au service de la population allant même jusqu'à soigner à domicile les pestiférés. Dans la prison communale, transformée pour la circonstance en infirmerie, les religieux de Saint-Jean gardent en observation pendant 20 jours tous ceux qui arrivent à Riscle. Après la Révolution, les biens des hôpitaux deviennent propriété de la Nation et sont en partie vendus. Personne n'est en mesure aujourd’hui de dire quand l'hôpital est finalement détruit.