Visite de ville - Plaisance du Gers

En 1837 la municipalité abandonne le projet de l’agrandissement de l’ancienne église de la bastide, l’église Sainte Quitterie pour la construction d’un nouvel édifice car cette dernière était trop petite pour accueillir les fidèles de plus en plus nombreux mais aussi parce que la population de Plaisance connaissait une forte croissance. De plus, son état de délabrement et sa modestie architecturale n’étaient pas convenables pour une telle bourgade qui prenait chaque jour d’avantage d’importance. Le chantier débute donc en 1854, avec comme architecte Hyppolite Duran, elle est de style néogothique. Son emplacement se situe au sud de la nouvelle place, orientée vers le sud, son monumental clocher porche (construit en 1868 avec les matériaux de l’église Sainte Quitterie) s’ouvrant sur la place. Elle est consacrée en 1862 et dédiée à l’Immaculée Conception. A l’intérieur on peut admirer huit piliers épannelés jusqu’en 1890 qui reçurent une sculpture tardive (vers 1900). Sur le chapiteau du sixième pilier ayant pour thème la hiérarchie de l’église, apparaissent les deux visages des prêtres bâtisseurs de l’église : les curés Palanque et Daran.

Fleuron du patrimoine de la bastide du XXe siècle, cet orgue-cathédral a été construit par l’atelier de facture d’orgues de Plaisance et inauguré en 1988, Mme F. Mitterrand en est la marraine. Il est décoré de panneaux peints, œuvre de l’artiste Daniel Ogier. Son œuvre s’achève par des vitraux sur le thème de l’ascension face à l’orgue en haut de la chapelle. Il est constitué de 3135 tuyaux de bois et de métal mesurant de 5,20 mètre à 6 mm, 43 jeux, 4 claviers et un pédalier pour un poids total de 5 tonnes.

Au Sud-Ouest de la ville se dresse une ancienne tour d'angle. Cette tour carrée a subi de nombreuses mutilations. On discerne, sur la face Nord, deux meurtrières dont une pour arme à feu. Transformée en prison en 1791, quand la ville devint le siège du tribunal du sixième district, elle est aujourd'hui avec un pan de muraille, le seul vestige des remparts. Le morceau de muraille qui subsiste à l'Est est bâti en terre et galets roulés. L'emploi de matériaux médiocres pour la construction de la muraille pourrait expliquer la quasi-disparition des remparts dans la ville actuelle.

Cette rue s’appela pendant très longtemps, rue de la Tour car elle reliait la grande place a la tour d'angle de la bastide. On peut admirer dans cette rue une belle maison du XVIIIe siècle, la maison BARRIEU, ayant appartenu a une dynastie d'hommes de loi aux siècles des Lumières. A voir aussi au coin de la rue la remarquable restauration de la grange Orangerie des Jaymes dont l'un des leurs tut maire de Plaisance dans la première moitié du XXe siècle.

C'est le cœur historique de la ville actuelle. Il correspond, en effet à la place centrale de la "petite bastide", née a la fin du XIVe siècle d'une rétraction de la "grande bastide", fondée en paréage en 1322, par Jean ler comte d'Armagnac et l'abbé de la Case Dieu et rasée entièrement le 19 octobre 1355 par le Prince Noir, fils d'Edouard III, roi d'Angleterre. L'actuelle place du 8 mai possède encore une des caractéristiques de ces villes neuves fondée en Gascogne entre 1250 et 1325 : des maisons sur arceaux formant la « garlande » ou « guirlande » de la place, véritable galerie marchande. Du Moyen Age jusqu‘à la fin du XVIIIe siècle une halle édifice emblématique des bastides occupait sa partie centrale. Vrai poumon de la petite ville, elle était le centre de la vie commerciale mais aussi politique puisqu'elle abritait sous son couvert, un local, servant à la fois de lieu de réunion pour les assemblées de la communauté villageoise mais aussi d‘école communale. Une prison y fut même construite sous le règne de Louis XV. L'emplacement du puits communal est encore matérialisé par la pierre carrée qui se trouve au nord-est de la place, face au n°2. Ses maisons bien bâties ont toutes appartenu à la bourgeoisie commerçante de la cité. L'une d'entre elles, au n‘1, possède un fronton à décor de boules qui porte en latin l'inscription suivante : « Paix dans cette maison 1750 ». La seule maison a pans de bois de la place date du XVIe siècle et est une des plus anciennes de la bastide. L'hôtel de ville, d'architecture néo-classique, qui faisait sous la Restauration l'admiration des étrangers, fut construit en 1818. Dans la première moitié du XIXe siècle, la place servait d‘arènes pour les courses landaises. Les spectateurs se tenaient sous les arceaux, protégés par des barrières de bois fixées sur les piliers de pierre par des ferrures métalliques qui subsistent encore en certains endroits. Du XIVe siècle à nos Jours l'actuelle place du 8 mai a porté plusieurs noms : Grande Place sous l'Ancien Régime. Place de la Révolution en 1793. Place Vieille pour la distinguer de la Place Nouvelle (ou Place de L'Eglise) édifiée à partir de 1841. Place de la Liberté à la Belle Époque. Place du 8 mai aujourd'hui.

C'est l'ancienne rue du portal de dessus a de la bastide puisqu'elle renfermait la porte fortifiée de la ville qui s'élevait entre le petit parking du monument aux morts et la maison n°12. Ce « portal » dit « de dessus » faisait communiquer la petite ville fortifiée avec son faubourg ou « barry de dessus », car situé « au dessus » ou en amont de la bastide. Celui-ci correspond à l'actuel quartier des écoles et du collège et s'appelait aussi faubourg Ste Quitterie car on trouvait jusqu'en 1868, l'église paroissiale de Plaisance dédiée à « Sancta Quitteyra ». Cette rue bien bâtie, est la rue bourgeoise de la cité concentrant de belles maisons de notables des XVIIIe et XIXe siècles. Dans cette rue, on trouve encore les deux plus vieilles maisons de Plaisance, toutes deux à pans de bois et datant du XVIe siècle.

Cette ruelle fut considérée pendant très longtemps comme la rue « coquine » ou rue « chaude » de la bastide. Carrerot "(ruelle) aujourd'hui disparue dont le tracé est matérialisé par le dallage rosé du square du souvenir. Dans les années 1960 on y trouvait encore deux pittoresques passages ou « pontets » qui la traversaient et reliaient les premiers étages des maisons bourgeoises situées à l'ouest de le ruelle à leurs granges à pans de bois qui leur faisaient face.

Petite place forte donnant sur la rivière, elle abritait la chapelle Saint Nicolas (modeste édifice possédant une horloge) depuis le XVème siècle. Annexe de l'église paroissiale Ste Quitterie qui se trouvait à l'extérieur de l'enceinte, la chapelle St Nicolas joua, par sa situation au coeur de la bastide et malgré son architecture modeste, un rôle important dans la vie religieuse des Plaisantins du XVe siècle à la Révolution. Dotée des fonds baptismaux de la paroisse, s'y célébraient tous les baptêmes des nouveau-nés de la ville. Elle était le siégé des deux confréries de la cité : celles de St Nicolas et de St Eutrope (patron des estropiés). Elle fut aussi l'église nécropole des prêtres de Plaisance qui se faisaient inhumer au pied de l'autel et de certaines familles bourgeoises du bourg. Sa sacristie renfermait à la fin du XVIIIe siècle les archives de la commune. En 1791, les trois curés du nouveau chef-lieu de canton y prêtèrent serment de fidélité à la constitution. Désaffectée à partir de 1793, elle fut transformée en halle au blé en 1818 et rasée vers 1840. La belle porte, de style influence Renaissance espagnole qui se trouve derrière la Mairie, est le seul vestige de cette chapelle. Aujourd’hui le square du souvenir possède un monument à la mémoire de François Mitterrand. Au printemps, elle est noyée de fleurs, symbole du travail de fleurissement mise en avant par la ville.

Le puissant pont de pierre à trois arches de Plaisance fut édifié en 1846-1847 grâce aux libéralités du comte de St Marsault, préfet du Gers. La commune reconnaissante donna son nom à la vieille place St Nicolas. Ce pont de pierre remplaça le vieux pont de bois de la bastide, régulièrement endommagé ou emporté par les violentes et répétitives inondations de l'Arros. Il fut un des grands équipements commerciaux de la ville et contribua à la croissance du bourg-marché plaisantin pendant toute la seconde moitié du XIXe siècle.

Sous le second Empire les premières arènes de bois sont construites pour les manifestations de course landaises, elles sont reconstruites dans le même matériau en 1921 et enfin en dur en 1936. Les arènes rénovées sont toujours le cadre des traditionnelles courses landaises estivales et depuis quelques années d’une « novillada » fort prisée. Au bout de la place se trouve le grand complexe sportif plaisantins, avec des équipements tels que 4 terrains de tennis, boulodrome, lac, terrains de volley, de football, de rugby, piste de skate bord… Le stade est le rendez-vous des sportif plaisantin et de l’équipe de rugby l’USP (union sportif plaisantin), crée en 1906 par Louis Quériaud et Raymond Quéreilhac, qui de retour de l’université de Cambridge choisit les même couleur jaune et noir pour le maillots de Plaisance.

Ruelle ou « carrerot » de la bastide où l'on trouvait encore dans les années 1930 trois pittoresques pontets. Ces passages bâtis et couverts qui la traversaient reliaient les premiers étages des maisons bourgeoises situées à l'ouest de la venelle, aux granges qui leur faisaient face et qui donnaient sur l'Arros. Au XVIIIe siècle, cette ruelle menait aux trois tanneries qui se regroupaient au nord-est de la bastide, sur les bords de la rivière.

Elle doit son nom à la porte fortifiée de la ville (« le portal ») qui se trouvait dans cette rue entre les actuelles maisons sises au n°13 et n°6 et qui faisait communiquer la ville avec son faubourg de « debat » car situe « en dessous » (debat) ou en aval de la ville. Cette porte fortifiée de la bastide dont on retrouva les fondations en 1993, lors de travaux d'urbanisme, fut démolie dans les années 1780 car elle menaçait de s'écrouler. Dans cette vieille rue, on peut voir deux grandes maisons bourgeoises aux belles portes sculptées, reconstruites au tout début du XIXe siècle ayant appartenu aux élites locales de la Révolution et de l'Empire (n° 7 et n°9)

Le Grand Moulin de Cassagnac est un beau témoignage local de l’architecture du XIXe siècle. Edifié en 1864 par Bernard –Adolphe Granier de Cassagnac sur le canal d’irrigation. C’est une belle construction industrielle du Second Empire qui est implanté dans un centre important de négoce des céréales du Moyen Adour. Elle renforce l’activité minotière de Plaisance à partir de 1865. Ainsi Plaisance comptait 5 moulins : le moulin des Abées de la Case Dieu du XVième siècle (rue Ste Quitterie), le grand moulin et le petit moulin de Cassagnac, le Foulon et le moulin du Tillet datant de la fin du XVième siècle.