L'origine de La Châtre est incertaine : oppidum gaulois, camp romain, fondation d’un monastère au VIIe siècle. Seule une origine féodale est attestée avec l’installation d’un collège de chanoines par Ebbes de Déols au milieu du XIe siècle. Autour de la collégiale, se regroupent maisons, cimetière, espace marchand, constituant un enclos canonial. À proximité aurait existé un enclos castral : sans doute une simple tour en pierre, entourée d’une basse-cour.
À la fin du XIIIe siècle, la cité s’étend en dehors des enclos comme en témoignent les maisons du XIIIe siècle rue Tourtelat et rue d’Olmor. La Châtre a pour seigneurs les Déols puis les Chauvigny qui sont peu présents, mais dotent le chapitre Saint-Germain de nombreux privilèges.
Au XIVe siècle, la ville subit l’insécurité et le marasme économique créés par la guerre de Cent ans, aggravés par l’épidémie de peste de 1348-1349. C’est pourquoi, au début du XVe siècle, elle se dote d’enceintes avec trois portes d’accès principales. Un "donjon" est édifié par les Chauvigny. Les bords de l’Indre accueillent moulins à blé et à tan, tanneries et teintureries qui vont contribuer, avec les foires et marchés, à la prospérité de la ville. La vigne s’installe sur tous les coteaux devenant la principale activité agricole.
En 1463, est signée entre Guy III de Chauvigny et les habitants de La Châtre "la Grande Charte" qui octroie certaines libertés et des exonérations de taxes.
Au cours du XVIe siècle, une bourgeoisie commerçante se développe. La ville s’embellit de nombreuses constructions encore visibles aujourd’hui. Au XVIIe siècle, avec le mouvement de la Contre-Réforme, des congrégations religieuses (visitandines, capucins) construisent des couvents à l’extérieur des enceintes.
Au XVIIIe siècle, La Châtre devient une ville royale, siège de nombreuses juridictions (prévôté, élection, bureaux des tailles et des aides, grenier à sel...). Une bourgeoisie de robe et quelques nobles souvent grands propriétaires terriens viennent habiter La Châtre. Des hôtels particuliers sont édifiés dans les quartiers centraux. À la fin du XVIIIe siècle, la destruction des enceintes permet à la ville de s’agrandir ce qui se fera vers l’ouest avec la création au XIXe siècle du quartier de la sous-préfecture et celui menant à la gare.
Le XIXe siècle est également marqué par une vie artistique et culturelle intense pour une ville de cette taille. Son théâtre reçoit des acteurs et actrices célèbres et dispose pendant un temps d’une troupe permanente ; des journaux se créent. George Sand contribue aussi à faire connaître ce petit coin du Berry en recevant chez elle à Nohant de nombreux artistes, écrivains et hommes politiques.